Le green-hushing est-il une forme de green-washing ?

Qu'est-ce que le green-hushing ? Le "silence radio" dirait-on, c'est que certaines entreprises semblent adopter en restant silencieuses sur leurs stratégies climatiques. De nombreuses entreprises le font. Certains ne réalisent pas qu'elles le font. D'autres s'en rendent compte mais ne le reconnaissent pas ouvertement....

A quel moment le green-hushing peut-il devenir une forme de greenwashing ?

A l'approche des nouvelles réglementations et notamment de la CSRD, le sujet revient sur le devant de la scène. Il fait suite à la publication d'un rapport par le cabinet de conseil suisse en finance carbone South Pole. D'après une enquête menée auprès de plus de 1 200 entreprises autoproclamées « fortement émettrices » dans 12 pays, 25 % des répondants « gardaient le silence » sur leurs objectifs climatiques fondés sur la science.

Ces entreprises se sont, dans l'ensemble, fixées des objectifs « net zéro » : elles ne les publient tout simplement pas et n'ont pas l'intention de le faire.

Il y a deux raisons principales au « green-hushing » :

1. Les entreprises ne veulent pas être montrées du doigt si elles n'atteignent pas leurs objectifs déclarés.

2. Ces entreprises ne veulent pas être accusées de « greenwashing ».

Le green-hushing a été inventé pour la première fois à la fin des années 2000, mais il est resté principalement sous le radar par rapport au « greenwashing », qui jouit d'une large notoriété.

A quel moment le green-hushing peut-il devenir une forme de greenwashing ?

Lorsque ces entreprises ne publient aucune data tout en prétendant qu’elles agissent dans l'intérêt de l'environnement.

Le cycle est principalement basé sur la peur. Les entreprises qui se taisent sur leur impact environnemental c’est qu’elles pensent qu'il y a peu d’intérêt mais de nombreux risques à être vraiment transparentes sur leurs objectifs climatiques. Même s'ils ont confiance en ces objectifs, elles ne veulent pas s'en vanter de peur qu'il y ait quelque chose qu'elles omettent ou exagèrent sans le savoir.

Donc, pour le moment, leur meilleure solution est d'éviter complètement le sujet, leur donnant l'apparence d'essayer de cacher leurs impacts climatiques.

Le green-hushing est-il un phénomène important aujourd’hui ?

Le green-hushing d’une entreprise sur quatre suffit au PDG de South Pole, Renat Heuberger, pour alerter sur cette tendance qui pourrait se propager.

"Nous constatons que les entreprises soucieuses de la durabilité soutiennent de plus en plus leurs objectifs avec des jalons de réduction des émissions basés sur la science, ce qui est absolument la bonne approche", a-t-il déclaré dans un communiqué accompagnant la publication du rapport.

"Mais si un quart d’entre elles aujourd'hui ne fournit pas de détails sur ce qui rend leur objectif crédible, nous ne pouvons leur accorder le crédit qu’elles s’estiment être dû »… »

Quel est le risque de green-hushing pour les conseils d'administration et que peuvent-ils faire à ce sujet ?

C'est une chaîne simple : en pratiquant le green-hushing les entreprises risquent de mettre leur crédibilité en jeu vis-à-vis de toutes leurs parties prenantes.

En résumé

Pour certaines, c'est un moyen d'éviter les accusations de green-washing. Pour d'autres, c'est le signe qu'une organisation fait déjà de l'écoblanchiment.

Les conseils d'administration doivent être conscients des conséquences à plus long terme d'une telle action, en particulier dans un monde économique plus que jamais préoccupé par le changement climatique.